L’invitation de Daniel, Président de Eté 44, à faire une petite ballade en ce beau dimanche ensoleillé était fort sympathique et c’est dans la joie et la bonne humeur que nous avons pris place dans la jeep Willys 1942, parfaitement remise en état de marche par Jean-Marc, notre es-mécanicien. Je vous proposerai bien d’attacher votre ceinture pour le récit de cette « petite ballade en jeep » mais, pas de chance, il n’y a pas de ceintures dans une jeep de 1942. Il faudra donc vous tenir à ce que vous trouverez.
La promenade vous tente ? Parfait. Bienvenue à bord !
Prenez garde à baisser la tête tandis que vous montez, pour ne pas vous assommer dans les barres de toit avant de vous assoir. L’espace est restreint en hauteur aussi. Si vous choisissez une place à l’arrière, vérifiez auparavant que vous pouvez tenir la position du lotus pendant plus de dix minutes, le plancher étant à peu près au même niveau que l’assise. Enfin, calez bien votre dos contre le dossier rabattable, vous comprendrez bientôt pourquoi.
Vous êtes bien installés ? Ce n’est pas grave, le moteur va démarrer et lorsque les effluves du pot d’échapement entreront dans vos narines, vous n’y penserez plus.
Un petit geste d’au-revoir aux chanceux qui n’ont pas pu monter et c’est parti !
Sur les routes carrossables, vous appréciez la douceur de l’air. Profitez-en pour sourire aux passants qui se détournent sur votre passage. Il n’est pas dit qu’au retour vous ayez encore toutes vos dents, ou du moins, un sourire naturel.
Mais une jeep Willys n’est pas spécialement faite pour rouler sur le goudron et, pour le prouver, Daniel va tout faire pour l’éviter. Vous voici engagé dans un chemin agricole – pavé - pour une première séant-ce de massage.
Le moteur est puissant. Les vibrations des roues sur les pavés ne sont guère amorties et transmises à tout votre corps par ce qui est en contact avec le véhicule. Vous comprenez très vite pourquoi les barres de toit sont si solides : elles permettent de vous agripper pour maintenir un écart salvateur de quelques centimètres entre vos fragiles ischions et la banquette.
De nouveau une route carrossable. Vous pouvez lâcher prise et détendre mains et biceps, quelques instants. Un champ en jachère. Aux soubresauts verticaux viennent s’ajouter les secousses horizontales et latérales. En plus de la banquette, veillez maintenant à décoller votre dos du dossier amovible qui - comme son nom l’indique - bouge dans un mouvement de balancier à la hauteur de vos reins. Les barres de toit deviennent vos meilleures amies. Ne comptez pas sur vos jambes, elles sont trop hautes et trop secouées pour vous être d’un quelconque secours. Une route goudronnée. Ouf. Un rire nerveux s’empare de l’équipage. Notre chauffeur en conclut que tout le monde s’amuse bien, et il accélère de plus belle.
Voici un magnifique chemin à travers champ, en partie composé de trous d’un mètre de profondeur. Dans la descente, votre genou heurte la partie ferrée du siège avant. Sous le choc, vous lâchez prise et c’est dommage. Car le véhicule remonte aussi vivement qu’il descend et votre tête cogne la barre de toit, ce qui vous renvoie à la même vitesse contre le dossier en mouvement. Instinctivement, vous rentrez tout ce qui dépasse, mais vous devenez malgré vous une boule de flipper malmenée par les cahots. Ces trous sont interminables, au secours ! On s’arrête quand ?
Heureusement, le chemin cabossé menait tout droit au bord d’une forêt dont le chemin terreux paraissait faussement sec et la jeep s’arrête net. Chaque tentative d’accélération pour sortir du bourbier enfonce un peu plus les roues dans la boue et le bas de caisse repose à présent sur le sol. Pousser ne sert plus à rien, et ce ne sont pas les branchages glanés par-ci par-là qui vont pouvoir nous secourir.
Et voilà comment notre petite ballade se termine par une épreuve de pelletage, sans pelle ! Daniel en conclura stoïquement : « Il manque encore un kit de secours ».
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Merci au réseau de téléphonie mobile qui fonctionnait bien ce jour là !
Le passage dans les ornières du chemin creux a beaucoup impressionné mes "passagères" et je les prie encore de m'en excuser, mais cela aurait pu être pire avec les explosions des tirs de mortiers essayant de nous encadrer! Lol !