Nous avons tous vu, et revu, le film « le jour le plus long » avec la prise du pont sur l’Orne (futur « Pegasus Bridge ») par les commandos britanniques déposés en planeurs « Horsa » et la célèbre scène de leur jonction le lendemain midi avec les commandos débarqués le matin de Sword Beach, menés par le général de brigade Lord Lovat et son « Piper » Bill Millin.
Bill, âgé de 21 ans lors du débarquement, engagé dans l’armée à 18 ans pour devenir piper dans les Cameron Highlanders, avait rapidement suivi la très dure formation des Commandos britanniques. Distingué par Lord Lovat, il accepta avec enthousiasme d’accompagner au son de sa cornemuse la libération de l’Europe, revêtu du kilt que portait son père dans les tranchées de la première guerre mondiale.
Dès qu’il eut posé le pied sur la plage, il entonna une série de marches militaires pour donner du courage à ses camarades alors que certains tombaient autour de lui, sans se soucier de sa propre sécurité.
"Hielan' Lady" (morceau joué sur la plage lors du débarquement à Sword Beach)
{mp3}Blue_bonnets{/mp3}
Cette « folie » lui sauva la vie car selon l’officier allemand qu’il retrouva des années plus tard : il fut épargné car jugé « Dunkel » c’est à dire fou, alors que ses camarades étaient soumis à un feu nourri.
Commando avant tout, il refusa d’accompagner Lord Lovat lors de son rapatriement sanitiare. Bill fit toute la campagne de Normandie avec le N°4 Commando (où se trouvaient aussi les « Kieffer » Français).
Afin que ces héros ne sombrent pas dans l’oubli, l’idée un peu folle d’un mémorial fut lancée en 2009 :
La ville de Courcouronnes a organisé une cérémonie du 11 Novembre pour rendre hommage à tous les combattants et les morts de toutes les guerres, ce qui n'est pas très classique mais bien conforme à l'esprit de la réforme qui a suivi la mort du dernier "poilu".
Aussi, l'association courcouronnaise du Collectif pour l’interprétation historique et le passage de mémoire était invitée à présenter des combattants de toutes les époques : grenadier napoléonien, poilus de la première guerre mondiale, soldats de l'armée française de 1940, GI, tabor, Rochambelles, parachutiste indochinois, casque bleu, Opex etc ...
Rien du « monde » dans lequel nous vivons ne serait identique, si le débarquement du 6 Juin 1944 avait échoué. L’Allemagne Nazie aurait été finalement vaincue mais, à un prix, qui risquait d’être encore bien supérieur pour les populations (utilisation d’une des 3 bombes nucléaires américaines? Spirale meurtrière des régimes à la solde des Nazies, …).
D’autant que l’attaque par la 20 ème Panzer-division dès la fin de nuit/ l’aube du 6 Juin aurait pu rejeter à la mer les troupes anglo-canadiennes, et sachant que d’autre part les américains étaient mal en point à Omaha Beach … La victoire ou la défaite tient souvent à peu de chose !
Aussi, il faut saluer le courage individuel des hommes parachutés dans la nuit de la 6eme division aéroportée anglaise, des 82eme et 101 airborne américaines, des hommes débarqués au petit matin sur les plages Sword, Gold, Juno, Omaha et Utah beach… Des simples soldats, sous-officiers, officiers juqu’aux généraux pour la somme de leurs actes permettant aux Alliés de prendre pieds en France ! Et cela n’aurait également pas été possible sans la réalisation de la planification des opérations Fortitude, Neptune et Overlord pour les plus célèbres.
Ses hommes, ses acteurs de notre histoire ne sont plus très nombreux aujourd’hui, 67 années après. Ceux capables de faire le voyage jusqu’en Normandie encore moins, aussi vraiment merci à la douzaine de vétérans ayant fait le voyage !
Nous avons ainsi pu en croiser quelque uns au mémorial Pégasus Bridge, dont un vétéran (en chaise roulante) a qui l’on faisait visiter le musée et dont le regard s’est allumé un instant en croisant un reconstituteur en tenue de saut. Quelques instants, il a revu la silhouette de camarades perdus depuis longtemps. C’est cela aussi le devoir de mémoire !
Et lundi 6 Juin 2011 à 9h30, nous avons assisté à la cérémonie officielle au cimetière américain deColleville-sur-mer, après les discours des représentants officiels et des différentes congrégations, les vétérans y étaient des plus entourés alors … l’histoire du para américain (photographié par les soins de Bertrand, notre webmaster) est issue de l’article du journal de la Manche Libre.
A l’année prochaine en Normandie ! Et peut-être avant à d’autres commémorations !
Localement (canton de Mennecy en Essonne), il y eut peu de combats, à l'exception de celui à l'entrée de Chevanne où 2 sturmpanzers ont bloqué l'avance américaine pendant quelques heures. (Un récit complet sera prochainement joint)
Aussi "l'événement" fut l'installation, pendant environ un mois, d'un hôpital de campagne de l'armée américaine sur la pelouse du château de Fontenay le Vicomte. Il s'y trouvait des éléments du 47th field hospital et des membres du 3th auxilary surgical group.
Pour cette commémoration, avec le financement et soutien du foyer rural et de la municipalité, nous avons pu reconstituer "cet hopital" : une tente pour l'administration, une pour le bloc-opératoire et 3 pour les blessés avec une animation très réaliste de nos amis reconstitueurs. Un jeune enfant s'y était fait opérer du bras en 1944 et il a pu témoigner de la réalité de notre mise en scène!
Citons quelques unes des associations partenaires : la Patton Army associations avec M Patrick Néran, venu en voisin avec un char Chaffee et un Dodge ambulance, des membres du "2eme Rangers", ....
Un moment fort fut la parade ou "convoi de la Liberté" qui a duré 20 minutes dans le village à la plus grande joie de tous! Les véhicules étaient d'ailleurs littéralement couverts de Dahlias !
Après un départ pour Souchez en 2006 qui s'est soldé par un moteur cassé sur l'autoroute A1 à hauteur de Roissy, cette fois-ci pas de soucis de trajet !