Extrait de « Défaite et redressement de la France, information nationale pour les marins », du capitaine de Frégate Le Roc’h, mars 1942.
« Cette 3ème escadre est composée de 4 croiseurs de 10.000 tonnes : l’Algérie, le Foch, le Dupleix et le Colbert accompagnés de 4 divisions de contre-torpilleurs. Cette puissante force navale bombarde les objectifs militaires du golfe de gênes avec 4 sous-marins et des formations aériennes en protection surveillant les ports d’où pouvait partir la riposte adverse.
En fait, cette riposte ne vient pas : quelques vedettes lance-torpilles font leurs apparitions mais sont refoulées par notre artillerie légère ; notre DCA n’a pas à intervenir.
Quant à notre grosse artillerie, elle ne cesse le feu (au bout d’un quart d’heure de tir « comme à l’exercice »), que lorsque les munitions prévues sont épuisées ; la fumée des explosions et des incendies a d’ailleurs complètement masqué les objectifs : tanks à mazout, batteries (dont le tir de riposte est rapidement muselé), chantier ANSALDO (le Creusot italien).
Après cette opération, très habillement et très énergiquement menées, l’Escadre rallie tranquillement Toulon.
Le bilan est magnifique, tous les objectifs ont été atteints. La réaction italienne n’a touché qu’un seul des 16 bâtiments qui ont participé à l’action : le contre-torpilleur Albatros atteint à courte distance par un projectile de 152 d’une batterie de côte, a eu 9 hommes brulés par la vapeur dans une chaufferie ; mais il a pu regagner Toulon à 25 nœuds, avec une machine sur deux. »