Discours du maréchal Pétain à la radio le 30 octobre 1940 :
Français,
J'ai renconttré jeudi dernier le Chancelier du Reich. Cette rencontre a suscité des espérances et provoqué des inquiétudes. Je vous dois à ce sujet quelques explications.
Une telle entrevue n'a été possible quatre mois après la défaite de nos armes que grâce à la dignité des français devant l'épreuve, grâce à l'immense effort de régénaration qu'ils se sont imposé, grâce à l'héroïsme de nos marins, à l'énergie de nos chefs coloniaux, au loyalisme de nos populations indigènes.
La France s'est ressaisie.
C'est pourquoi la première rencontre entre le vainqueur et le vaincu marque le premier redressement de notre pays. C'est librement que je le suis rendu à l'invitation du Führer; je n'ai subi de sa part auncun diktat, aucune pression. Une collaboration a été envisagée entre nos deux pays; j'en ai accepté le principe, les modalités en seront discutées ultérieurement.
A tous ceux qui attendant aujourd'hui le salut de la France, je tiens à dire que ce salut est d'abord entre nos mains. A tous ceux qui douteraient, je tiens à dire que le premier devoir d'un Français est d'avoir confiance. A ceux qui doutent et qui s'obstinent, je rappellerai que les plus belle attitude de fierté risquent de perdre de leur force. Celui qui a pris en main la destinée du pays a le devoir de créer l'atmosphère la plus favorable à la sauvegarde des intérêts du pays.
C'est dans l'honneur et pour maintenir l'unité française, une unité de dix siècles, et dans le cadre d'une activité constructive d'un nouvel ordre européen que j'entre aujourd'hui dans la voie de la collaboration. Ainsi dans un avenir prochain pourra être allégé le poids des souffrances de notre pays, amélioré le sort de nos prisonniers, atténuées les charges de frais d'occupation. Ainsi pourra être assouplie la ligne de démarcation et facilité le ravitaillement du territoire.
Cette collaboration doit être sincère, elle doit être exclusive de toute pensée d'agression, elle doit comporter un effort patient et confiant.
L'Armistice , au demeurant, n'est pas la paix. La France est tenue par des obligations nombreuses vis-à-vis du vainqueur. du moins, reste-t-elle souveraine. Cette souveraineté lui impose de défendre son sol, d'éviter les divergences d'opinion, de réduire les dissidences dans ses colonies.
Cette politique est mienne. Les ministres ne sont responsables que devant moi. C'est moi seul que l'Histoire jugera.
Je vous ai tenu jusqu'ici le langage d'un père. Je vous tiens aujourd'hui le langage du chef. Suivez-moi ! Gardez votre confiance en la France éternelle!
Source : "Le Petit Courrier, quotidien régional de l'Ouest" n°305 du jeudi 31 octobre 1940.
Si la France "voulait collaborer" avec l'Allemagne, l'Allemagne, quant à elle, voulait "piller" la France... La collaboration était donc un leurre !
L'on sait bien sûr où les événements vont nous conduire mais au mois d'Octobre 1940 ?