A Québec fut aussi réglée la question de la reconnaissance du Comité Français de la Libération Nationale. Toute différence de degré relative à cette reconnaissance, que l’on ait pu relever dans les documents émanant des différentes puissances, procède uniquement de l’importance que ces grandes puissances attachent à la sauvegarde pour la nation française dans son ensemble, de son entière liberté de décider de ses destinées en toute indépendance et en toute tranquillité. Ni la grande bretagne, ni les Etat-Unis ne sont disposés à voir dans le Comité Français de la Libération Nationale autre chose qu’un instrument provisoire, et cette manière de voir est pleinement acceptée par les membres mêmes du Comité.
Je suis heureux de déclarer qu’il s’est réalisé, au cours de ces deux derniers mois, une amélioration constante des relations personnelles, ainsi que de la communauté au sein du Comité.
La question des personnalités est passés au second plan, et la force collective de cet organisme, que j’appellerai le gérant des intérêts français pendant la période d’invalidité de la France, n’a cessé de croitre. (…) L’Empire Français dispose d’une flotte importante dans laquelle le cuirassé moderne de première classe « Richelieu » reprendra bientôt sa place.
« Le comité Français met graduellement sur pied une armée française de 300 à 400 mille hommes, sous le commandement du Général Giraud, en étroite association avec son collègue, le Général de Gaulle. » Cette armée est dotée d’un équipement des plus modernes, fourni par le gouvernement des Etats-Unis, et il ne s’écoulera pas un temps considérable avant que nous éprouvions la sensation encourageante d’avoir de puissantes forces françaises de nouveau à nos côtés sur le front de bataille.
« Je suis heureux d’ajouter que la Russie et les Etats-Unis acceptent que le comité Français de la Libération Nationale soit représenté à la nouvelle commission créée pour le théatre méditerranéen. A cet égard et pour la première fois, la France se trouve sur un pied d’égalité avec les grandes nations qui font la guerre contre l’Allemagne en Europe.
Bien que je n’aie pas hésité à exprimer de temps à autre mes divergences de vue avec diverses sections du Comité National Français et que je ne puisse pas prétendre qu’il n’y ait jamais eu aucune friction dans nos rapports, Je tiens à déclarer nettement que je considère la restauration de la France au rang des grandes puissances européennes comme un devoir sacré, dont la Grande-Bretagne ne se détournera jamais.