Extrait du « Le prêt-bail : arme de victoire » d’Edward R.Stettinius. Jr aux éditions Transatlantique, New York 1994, membre du « council on books in Wartime », imprimé en Grande-Bretagne :
Ce livre explique comment est né le mécanisme de « prêt-bail », comment il fonctionne et à quoi, il a concrètement servi. Il décrit l’aide ainsi donnée par les EU aux autres nations combattant l’Axe et il décrit aussi l’aide qu’elles ont donné en retour aux EU.
Page 146 et S.
Dimanche 22 juin 1941, Hitler lance son attaque sur l’Union Soviétique. C’était, disait-il, une croisade pour défendre la civilisation occidentale contre le « Bolchevisme Asiatique ». … Les agents de Goebbels faisaient de leur mieux pour stimuler la crainte du communisme, en Amérique et en Angleterre. … Le jour de l’attaque, le Premier Ministre Churchill parla à la radio, rappela franchement son opposition à l’idéologie communiste et souhaita la bienvenue à l’Union Soviétique comme alliée contre l’Allemagne : « Nous donnerons », déclara-t-il, « toute notre aide que nous pourrons à la Russie et au peuple russe. » … Le premier ministre envoya promptement une mission aérienne à Moscou et des négociations commencèrent à Londres. L’Angleterre y proposa de partager sa production d’armes, encore si maigre, avec l’Armée Rouge.
Page 150 et S.
Le 13 juillet 1941 le colonel Philip R Faymonville, ancien attaché militaire américain à Moscou, commence immédiatement à étudier les possibilités d’un programme d’approvisionnement militaire des Soviets sur une grande échelle. …
Le 21 juillet 1941, le président Roosevelt délégua à la « division of Defense Aid Reports » la responsabilité d’obtenir « d’importants et immédiats envois d’assistance à l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques ». Dès le lendemain, les requêtes des Soviets sont examinées : ils désirent particulièrement recevoir des matières premières et des machines pour leur fabrication d’armes. Ces demandes entraient naturellement en concurrence avec les programmes de production de l’Armée et de la Marine américaine. … La valeur totale était de 21.940.000 dollars. Le lendemain, la liste revint de chez le Président avec cette note : « Etudiez la question ce matin, … et terminez l’affaire. » …
Page 235 et S.
Le 1er octobre 1941, vingt-huit bateaux partirent des EU, portant plus de 130 000 tonnes destinées à la Russie. C’était moins d’un dixième de ce que nous avions promis d’envoyer en neuf mois, d’Octobre 1941 à Juin 1942.
Page 158 et S.
Le 30 octobre 1941, dix jours après le retour de la Mission Russe, le Président envoya à Staline un message historique. La Bataille de Moscou battait son plein. Les Nazis étaient à Mozhaisk, au-delà de Borodino où Napoléon, un siècle plus tôt, avait gagné la bataille qui lui donna Moscou. L’Armée Rouge s’efforçait désespérément d’empêcher les tenailles qui menaçaient la capitale sur ses deux flancs de se refermer. … Les Soviets admettaient qu’ils avaient perdu plus de 1.500.000 hommes. Staline, à la radio, demandait à son peuple un suprême effort pour sauver la Russie. « J’ai approuvé la livraison de tous les articles d’équipement militaire et armes, et j’ai ordonné que l’on vous fournisse, autant que possible, toutes les matières premières. Les livraisons devront commencer immédiatement et en quantité aussi grandes que possible. Pour remédier aux difficultés financières des arrangements immédiats seront faits pour qu’un billion de dollars de matériel vous soit livré en vertu de la loi de Prêt-bail. Si le gouvernement de l’URSS est d’accord, je propose que les dettes ainsi contractées ne portent pas d’intérêt, que les paiements ne commencent que cinq ans après la fin de la guerre, et qu’ils soient espacés par la suite sur une période de dix ans ». Le Président indiqua aussi que ces paiements seraient faits en matières premières et autres produits.
Le 4 novembre 1941, Staline accepta ces conditions. … Par la suite, ces conditions ont été annulées et elles ont été remplacées, le 11 juin 1942, par le Maître accord de Prêt-bail, conclu avec la Russie sur la même base que ceux conclus ave la Grande-Bretagne et la Chine.